Le recentrage sur l'identité et l'expérience des oppressions dans le militantisme provient-il réellement des mouvements dits intersectionnels ? Pour reformuler: est-ce vraiment une spécificité de l'intersectionnalité que de se centrer sur l'identité et les oppressions vécues ?
J'ai l'impression que dans tout ça la distinction entre théorie queer et intersectionnalité n'est pas très claire. Les deux sont liés mais il s'agit quand même bien de deux choses différentes: l'intersectionnalité est d'abord un concept, une manière de concevoir les identités, puis par extension une forme de pratique militante (inclusive); le queer est un ensemble de théories et un mouvement politique (qui s'essouffle à partir de la fin des années 90). Le lien entre les deux vient, d'après ce que je sais et ce que j'en comprends, du fait qu'ils sont liés à des politiques fondées sur les identités. Donc pour répondre à ta question, non, le centrement sur l'identité n'est pas une spécificité de l'intersectionnalité, le militantisme queer le fait aussi, par exemple.
Je note quand même que Kimberlé Crenshaw a inventé le terme d'intersectionnalité dans un article de 1991; c'est aussi la période d'émergence du queer. Donc on peut faire l'hypothèse, mais je ne m'y connais pas assez, que le contexte militant et universitaire de l'époque (Crenshaw est les deux) est favorable à un recentrement sur les identités. http://fr.wikipedia.org/wiki/Intersectionnalit%C3%A9
Quant au fait de se centrer sur les oppressions vécues, c'est quelque chose de très large, et pas propre aux approches intersectionnelles. Depuis les années 60-70, c'est un axe central du militantisme féministe: le partage d'expériences, les témoignages sur l'oppression telle qu'elle est vécue au quotidien, etc.
Je note quand même que Kimberlé Crenshaw a inventé le terme d'intersectionnalité dans un article de 1991; c'est aussi la période d'émergence du queer. Donc on peut faire l'hypothèse, mais je ne m'y connais pas assez, que le contexte militant et universitaire de l'époque (Crenshaw est les deux) est favorable à un recentrement sur les identités. http://fr.wikipedia.org/wiki/Intersectionnalit%C3%A9
Quant au fait de se centrer sur les oppressions vécues, c'est quelque chose de très large, et pas propre aux approches intersectionnelles. Depuis les années 60-70, c'est un axe central du militantisme féministe: le partage d'expériences, les témoignages sur l'oppression telle qu'elle est vécue au quotidien, etc.