Âmes sensibles s'abstenir...
Vacances d'été 2007.
Étienne et Simon Henry.
On était petits, mais assez grands pour savoir ce qu'était la vraie violence, sans trop comprendre ses implications.
Nos parents se connaissaient depuis un bon moment, et donc on était de bons amis.
Cet été on a tous loué un chalet dans les Pyrénées. Et ce jour là, on a décidé de faire une balade en forêt. C'était une journée sublime, aucun nuage couvrait le ciel. Le soleil passait discrètement à travers le feuillage, tapissant la terre de formes différentes.
Nous trois étions ensemble, on courait devant les adultes qui marchaient d'un pas lent. Après un moment, un jeu est sorti de cette balade: j'était la proie et ils étaient les chasseurs! Alors je courrais aussi vite que possible pour pas qu'ils m'attrapent, mais ils dévelopèrent une technique de chasse: lancer des batons comme des javelots. Je voyais les batons tomber tout autour de moi sans jamais me toucher. Je me suis retourné un instant pour vérifier si ils ne me rattrapaient pas.
Je me retrouve au sol.
Je ne suis pas sur de ce que j'y fais: j'étais en train de courir. Je sens quelque chose de chaud sur mon visage, j'y mets un doigt, et il revient rouge. J'entend des voix affolées qui s'approchent. Je vois un baton au sol près d'où je suis allongé, l'embout est rouge. J'ai un goût amer dans la bouche. Puis finalement je sens la douleur écrasante qui provient de mon oeuil gauche, je réalise aussi que je ne vois rien depuis cet oeuil.
Quelques heures, et plusieurs vomissements plus tard, j'arrive à l'hopital avec la paupière déchirée, l'orbite cassé, et un morceau d'os de celui-ci logé éternellement dans mon cerveau.
Maintenant, un muscle de mon oeuil gauche est bloqué, et je ne peux plus regarder vers le haut correctement avec cet oeuil, ce qui est assez marquant, mais je survis avec...
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