Quelquechose

"-Transphobie ? C'est quoi ça ?
-Ben tout ce qui est haîne envers les personnes transgenres, tout ça...
-Oui non mais d'accord, mais c'est quoi ça transgenre ?
-Bah les transgenres, c'est toutes les personnes dont le genre ne correspond pas au sexe assigné à la naissance, par exemple quelqu'un de sexe féminin mais dont le genre est masculin, l'inverse...
-Ouai, c'est transexuel quoi.
-Non, on dit transgenre. Transexuel, c'est transphobe. Transexuel, c'est le terme utilisé par les médecins, c'est le terme qui désigne les transgenres comme des personnes malades.
-Oui bah j'ai pas dit qu'ils étaient malades. Ils sont transexuels, c'est tout, c'est les gens qui font des opérations pour-"
Voilà. Et là il s'est barré sans finir sa phrase. En s'enervant, et en ne me laissant pas finir. En ne me laissant pas expliquer qu'une personne transgenre n'avait pas forcément fait d'opération. En ne me laissant pas expliquer simplement que le sexe, c'est différent du genre.
Merci, P'pa.
Merci de me faire me sentir bien.
Merci de me renforcer dans l'idée que vous ne seriez pas prêts à entendre que votre propre enfant fasse partie de ces personnes.
Et Maman, toi, t'as rien dit. Mais je suis certain qu'au fond de ta tête, ça a cogité, encore.
Tu te demandes toujours pourquoi j'ai toujours, plus ou moins, la réponse à vos questions sur les différentes sexualités, sur tout ce qui se rapproche plus ou moins de la LGBT+.
Mais est-ce qu'un jour tu me poseras la question directement ?
Je sais qu'un jour tu as failli le faire.
Alors pourquoi tu t'es tue ?
Moi je peux pas, vous le dire.
Je veux pas, faire un coming-out comme ça.
Je peux pas.
Faut que ça vienne dans une discussion.
Ou parce que tu me poses la question.
Papa n'en posera pas, lui.

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J'écris ça en réponse à cette question, pour une seule bonne raison.
Pour moi, le respect, ça comporte le fait d'écouter les gens parler.
Et l'entêtement de mon père, ce soir, ça m'a fait mal.
Parce qu'il a refusé de comprendre.
Parce qu'il n'a pas accepté que je le corrige.
Parce que si ça se trouve, chez lui aussi, ça cogite.
Mais avec lui, j'arrive pas à en voir le bon côté.
Et son entêtement, ce soir, c'était à la fois un manque de respect pour moi, pour m'avoir empêché de m'expliquer, et un manque de respect pour toutes les personnes transgenres. Et donc je suis à nouveau dedans.
Les manques de respect sont rarement agréables, par ailleurs. Ils peuvent blesser, faire mal, énerver.
Moi, ce soir, ça m'a fait un peu des trois.
Blessé, parce que ça me conforte dans l'idée qu'ils ne sont pas prêts.
Faire mal pour la même raison. Blesser et faire mal sont presque semblables, de toute manière.
Et énervé, parce qu'il n'ecoutera toujours que lui. Et que refuser d'admettre que l'on a tort dans une situation comme cela, avec son gosse qui plus est, ou n'importe qui d'autre de toute façon, ce n'est pas normal.
C'est fou ce que j'aimerais gueuler, parfois.
Le Silence Tue.
Alors ce soir, je vais écouter la pluie tomber. C'est beau, la pluie.

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-Dis, tu sais bien, toi, tu sais bien, qu'il y a des trucs qui ne s'effacent pas ? Tu sais bien, toi, qu'il y a des souvenirs et des douleurs qui nous reviendront toujours, par flash, par images, par sons, par séquences. Des flash-back, qu'on peut appeler ça. Tu sais, ça vient de l'anglais. Mais si, tu le sais. Très bien, même. Pis me dis pas que t'en as jamais eu. Je te croirais pas. On le vit tous, ça, tu sais. Ces retours de souvenirs qui font l'effet d'un boulet de canon, dans le corps, dans le coeur, et dans l'esprit. Avoue, que tu en as eu. Avoue.
-A quoi bon répondre ? Tu dis toi-même que ma réponse est inévitable. Pourquoi es-tu si sûr de toi ? Pourquoi est-ce que tu dois te prétendre de tout connaitre, comme ça ? J'en ai marre, moi, à la fin. Comprends-moi, des fois. C'est tout ce que je te demande, tu sais. Ecoute-moi. Et comprends-moi. Pour une fois.
-Je te comprends, si tu savais. Je sais, ce que tu ressens. Mais c'est toi, qui refuse de l'accepter. C'est toi, qui refuse d'être aidé. C'est toi, qui refuse ma main tendue. Ce n'est pas ta faute, cependant. Parce que tu vas me dire que tu as tes raisons. Que si tu ne parles pas, c'est justement pour ne pas revivre tous ces flash-back. Pour ne pas revivre toutes ces épreuves, qui te font mal rien que d'y penser, et que tu n'arriveras jamais à exprimer à l'oral. Mais alors pourquoi les écrire ? Parce qu'un écrit, ça se relit. ça se lit, relit, et relit encore. Ça reste toujours en mémoire. Quelque part. Et relire, c'est refaire face. Et relire, c'est revivre. Mais si tu le fais lire ? Et que tu le détruits ensuite ? Ah non. Pardon. Jamais. Jamais tu n'accepterais qu'un de tes écrits soit détruit. Parce que douleur ou non, un écrit, c'est un récit de vie. Mais qu'est-ce que tu veux, aussi, à la fin ? La destruction totale de ton moral ? La fin de tout ? De ta vie, de ton sourire, de ton rire ? Moi, ça, je le refuse. Je veux te voir vivre. Et tu vivras. Décide-toi, pour une fois. Fais ton choix. Vivre ou mourir. La bataille ou l'abandon. Prends ta décision.

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Désolée. Ce texte est franchement pas terrible. Au passage, tu sais, la question que tu m'avais posée pendant les vacances. Je l'oublie pas, hein. La réponse est commencée, faut juste que je m'y remette...

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Des fois je me dis que ma mère a beaucoup trop peur pour moi.
Surtout, je me dis qu'elle commence encore à avoir des soupçons pour tout et pour rien à mon sujet, mais qu'elle n'ose pas m'en parler.
Encore.
Ça avait été le soupçon que je sois gay, la dernière fois.
Elle avait tourné viré dans ma chambre plusieurs minutes en silence après avoir lu un bouquin sur lequel on avait discuté un peu, comme à chaque fois qu'on lit un livre en commun. "Moi, Simon, 16 ans, homosapiens" - Becky Albertally. Elle était venue me rendre le livre. Était redescendue. Etait remontée. M'avait demandé ce que signifiait "coming-out". Était ressortie dans le couloir. Revenue. Posé une autre question, j'sais plus laquelle. Et était restée à tourner en rond dans ma chambre. Je sais ce qu'elle voulait me demander. J'attendais juste qu'elle le fasse. Elle l'a pas fait. Elle est repartie. Elle s'est tue. Et moi aussi.
Cette fois, c'est différent.
En ce moment, elle passe son temps à me rappeler une chose, sans arrêt, n'importe quand. "Ouai mais t'es pas un gars." Je sais plus exactement quand ça a commencé. Mais l'autre jour, après le ciné avec un ami, elle a été choquée de voir que pour se dire au revoir, on se serrait la main. Elle n'en revenait pas. "-Vous vous donnez une poignée de main ?" "-Bah ouai, où est le problème ?" "-Vous vous faites pas la bise ?" "-Bah non, je la fais jamais, sauf quand je suis obligé, pis lui il serre la main à ses potes, donc c'est normal." "-Bah ouai mais ses amis gars ?" "-...Bah -" "-Toi t'es pas un gars." "-...Il serre la main à tout le monde, hein. Gars ou filles..?" "-Ouai mais toi t'es pas un gars." Et elle a continué avec ça. "Vous vous donnez une poignée de main quoi..." Oui maman. Bienvenue dans mon monde, où les bisous, j'en suis pas fan. Et où faire une poignée de main, ça revient à faire un bon gros fuck aux gens avec leurs préjugés demerde comme celui que tu viens de me balancer. Et ce soir, rebelote, mais pas le même sujet. On parlait lycée. "-Oh d'ailleurs cette année va falloir qu'on organise le bal des terminales, ça va être la galère..." "-Le bal ? Parce qu'il y a un bal ?" "-Bah ouai, -explications-" "-Et du coup va falloir que tu te mettes en longue robe classe etc ?" "-Non, enfin ça dépend de l'organisation. Et si faut faire ça, je me ramène en costume." "-Bah t'es pas un gars." "-Je mettrai un costume, c'est tout." J'ai coupé court. J'avais pas envie d'entendre ses argumentations et ses conneries "Ah mais ça va y a des costumes qui font très féminins" Feeeeerme ta gueule, putain.
Genre, juste, chut. Ta gueule, ok ?
J'm'habille comme je veux, je serre la main si je veux, je parle comme je veux.
T'as toujours des soupçons vrais, maman, putain. Alors pourquoi t'arrives pas à me poser des VRAIES questions sur ces sujets ? Dans le genre "T'es hétéro ou pas ?" ou encore "T'es trans' ?"
Ouai je sais. La deuxième tu la diras jamais.
Laisse-moi rêver deux minutes.
C'est pas de ma faute, si tu as deux fils au lieu d'un seul.

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Depuis que je l'accepte vraiment moi-même ? Je ne sais pas. Plusieurs mois.
J'ai commencé à me sentir mieux au masculin il y a maintenant plus d'un an.
J'ai admis ma non-hétérosexualité il y a un an aussi. (Enfin pareil, je l'ai admis il y a jn an. C'est pas pour ça que je n'y avais jamais pensé avant.)
J'ai commencé à me sentir mal en m'habillant avec des vêtements dits "de filles" comme les robes ou les jupes, il y a.... Oula. Il y a.... Je n'en ai aucune putain d'idée.
Mais j'ai accepté de me dire que j'étais trans, j'ai moi-même accepté de me reconnaître en tant que tel, j'ai accepté de me dire que j'en avais le droit, surtout, y a quelques mois. Grâce à quelques personnes, dont @guynotaguy que je ne pourrai jamais assez remercier.

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Bon par contre sinon, la question est pas la mieux posée au monde et je sais pas ce que ma réponse donne, je l'ai commencée hier soir et me suis endormi en plein dedans.

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Moi, dormir encore avec des peluches ? Pff ! Jamais !
...
Bon ok, les peluches c'est la vie. Tu veux m'appater quelque part ? T'as le choix : un lapin ou une peluche. Je rapplique aussi sec.
Je dors avec ces trois p'tits bébés actuellement.
Quand j'étais petit, j'en avais plus d'une vingtaine... J'ai dû arrêter le jour où j'ai pris conscience que j'avais manqué de m'asphyxier dans mon sommeil. Pas cool...
Le seul qui manque sur la photo est le bébé chaton-démoniaque que je garde actuellement, qui parfois dort avec moi, et qui m'a griffé le bras jusqu'au sang sur plusieurs centimètres quand il a voulu jouer quand je suis rentré :')

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Je te les présente, quand même !
À gauche, euh... "Y", on va dire, puisque le pauvre, je n'ai toujours pas trouvé son nom... Je sais juste qu'il commence par un Y ;-; Au milieu, Galway Boy, qui a sa copine Galway Girl qui vit dans le Nord, et à droite Tigron (original), cadeau de mon frère il y a... Fort longtemps.
Et le Démon qui est absent ? Un chat roux du nom de Sinaï uwu
Ceci dit, si j'avais dû prendre une seule photo de toutes mes peluches, il aurait fallu attendre un moment, vu le stock !

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Je suis désolé d'utiliser ta question comme ça. J'ai des tas de questions en attente mais c'est la seule à laquelle je pourrais vraiment répondre à l'instant pour vider mon sac. Même si elle date déjà d'hier.
Désolé.

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Mais du coup, non, je dodo pas. Il est une heure passée, je me lève à trois.
C'est un détail.
Je vais juste être un zombie aujourd'hui.
Enfin non, je ne dodo pas.
Je ne dodo pas, parce que j'étais en train de lire, pour changer. Mais pas un livre, juste une fiction écrite comme ça, sur Internet.
Ce qui fait que je suis dans mon état actuellement, c'est à dire à bout de nerfs, c'est que cette fic, elle était Putain de bien écrite. Syntaxe cool, façon de parler intéressante, point de vue pas mal.
Non, niveau technique d'écriture elle était vraiment bien. Quelques petites fautes d'orthographe mais qui ne piquaient pas trop les yeux, et surtout pas excessives.
Vraiment, elle était bien. Elle a réussi à me provoquer de l'angoisse envers un des personnages, j'ai passé plusieurs chapitres entiers à chialer, j'avais envie de buter un des personnages principaux.
Ceci dit ces deux derniers caractères sont ceux qui foutent tout en l'air.
En plus d'une chose.
La fin bordel de merde.
La fin. F.I.N.
Putain j'ai jamais eu autant envie de buter un perso. Ok d'habitude c'est un bon point, c'est que ses défauts sont mis en avant comme prévu, etc.
Mais là Putain c'est pas des défauts c'est juste une connerie pas humaine. Bordel je l'aurais égorgé.
Désolé pour le langage, j'ai oublié de préciser que ça allait être particulièrement grossier. J'suis en rogne.
Donc. Deuxième raison de ma rage à propos de cette bordel de fin.
Putain mais j'ai chialé pendant je ne sais combien de chapitres. Avant d'arriver au dernier. Même si un peu avant je savais que la fin n'allait pas être comme prévu et que la connerie débordante des personnages allait tout foutre en l'air.
Bref.
Je chialais comme une merde.
Mes larmes ont fini par sécher toutes seules.
Et là cet épilogue m'a donné la gerbe.
Après autant d'émotions juste avant, c'est pas possible de finir sur un truc aussi plat.
Genre juste non quoi. Y a un moment où il faut de la cohérence. Il y aurait pu y avoir des milliards de meilleures chutes.
Là en fait il n'y a rien du tout.
C'est pas une fin.
Et après quatorze chapitres d'une super bonne fiction, on a envie que le quinzième soit identique.
Là il n'y a pas de fin.

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J'ai quand même du respect pour l'auteur.e. Je ne peux pas nier. Iel a un talent pour l'écriture.
Pas pour les fins.
Bordel de nouilles.
Faut que j'aille dormir mes dernières heures.

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Putain, j'ai même pas eu mon bonne nuit ce soir.
Et je vais avoir du mal à lui dire mon courage ce matin.
Fait chier.
Fait clairement chier.
Merde.

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Je remonterais à l'année de ma naissance. Et je soufflerais un prénom mixte dans les idées de ma soeur. Juste histoire de ne pas avoir à me dire, maintenant, "Putain fait chier, un jour où l'autre je decevrai ma mère." Parce que comment dire que c'est assez chiant/problématique/emmerdant/dérangeant, quand vous êtes trans, et que votre mère répète extrêmement souvent à quel point elle attache de l'importance aux noms. Ou plutôt aux prénoms. Et qu'un parent doit se sentir mal, ou au moins vexé, si un de ses enfants décide de changer le sien.
Vous sentez mon malaise, quand ça arrive ?
'tain, pourquoi c'est pas moi qui l'ai eu, le prénom de ma soeur ?
Le plus frustrant doit être de me dire que c'est mon deuxième prénom, du coup.
Et pire encore, elle, elle s'en plaignait étant petite, qu'un gars de son école portait le même.
Je veux pas la décevoir.
Mais malgré moi, j'y suis pour rien.
Mon prénom, vous l'avez choisi pour moi.
Moi je l'ai pas décidé.
Et j'en suis navré, mais je le supporte de moins en moins.

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