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Patrick Smets

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Bonjour et tout d'abord merci pour cette bouffée d'air dans le paysage politique belge. Ma question est simple : "Quelle est la position du parti libertarien concernant la peine de mort ?" Bonne continuation !

"La liberté est la première richesse de l’homme et la privation de celle-ci, la pire sanction concevable." Cette phrase du programme signifie explicitement que nous sommes contre la peine de mort. www.parti-libertarien.be/programme

Dans un des réponse vous semblez préférer le PS au MR, ai-je bien compris? Si oui pourquoi? Quelle est la différence entre les libertariens et les anarchistes?

J'ai dû mal m'exprimer. En aucun cas, je ne "préfère" le PS au MR. (signe de croix rapidement esquissé). Je constate seulement que le PS a construit une machine de pouvoir extraordinaire, basée sur le clientélisme, l'endoctrinement, le contrôle des médias, etc. et que personne ne leur arrive à la cheville en ce domaine. Le MR tente vainement de les imiter, mais est loin de réussir aussi bien. A celui qui refuse notre position hors du système et qui prétend changer les choses de l'intérieur, je réponds donc qu'il a peut-être raison, mais qu'il doit faire son entrisme au bon endroit, là où est réellement le pouvoir, au PS. Ça parait contre-intuitif, mais c'est là qu'il sera le plus efficace.
Quant au lien avec les anarchistes, je dirais que le libertarianisme est plus large. Il y a des courants anar au sein du mouvement libertarien, mais tout le monde ne va pas jusqu'à exiger la disparition pure et simple de l'Etat. Le Parti Libertarien a fait le choix de ne pas porter cette question qui reste très théorique dans la situation actuelle pour se concentrer sur l'essentiel, un retour réel de la liberté et de la propriété dans les débats politiques contemporains.

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"Autorisation des OGM." - Etant donné les conséquences observées sur l'environnement direct (biodiversité, ...), n'est-ce pas en violation du principe suivant : "L’écologie est un droit individuel. En portant atteinte à l’environnement d’autrui, on porte atteinte à sa liberté ou à sa propriété." ?

Rejeter les OGM, c'est comme rejeter les médicaments. Ce n'est pas parce qu'il y a eu le scandale du Softenon qu'on doit interdire l'aspirine. Les OGM représentent un ensemble de produits tellement différents les uns des autres qu'une condamnation en vrac n'a aucun sens. Il faut que les OGM soient traités d'une façon similaire aux autres produits agricoles, tels les hybrides standard de l'agro-alimentaire. Il n'y a pas de risque spécifique à la technologie utilisée. S'ils causent des dommages à un tiers, le droit de la responsabilité suffit pour régler ces questions. http://www.contrepoints.org/2013/10/08/141708-1-800-etudes-confirment-linnocuite-ogm

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shadykun24’s Profile Photo Rafaël A.
Clément

Pourquoi ne proposez-vous pas de virer cette plaie socialiste qu'est l'UE de Bruxelles ?

Parce qu'aujourd'hui, l'alternative à l'UE, c'est la République Socialiste Soviétique de Wallonie. Quitter l'Union Européenne, c'est raisonnable pour un Britannique et c'est envisageable pour un Français mais ça me paraît une mauvaise idée quand on est belge. Quand je vois le niveau de nos politiques et l'état de l'opinion publique, je pense que les avantages de l'UE dépassent encore ses inconvénients. Le Parti Libertarien ne propose donc pas une sortie de l'Union Européenne, mais une réforme des institutions pour limiter la dynamique fédéraliste et une simplification des procédures pour les pays qui voudraient quitter l'UE ou l'Eurozone.

Si certains aspects du droit d'auteur représentent effectivement une forme de dérogation au droit des contrats, d'autres me paraissent parfaitement légitimes. Considérez-vous comme un droit naturel l'exploitation globale gratuite du fruit du travail d'autrui (diffusion de musique à la radio p. ex.)?

Je pense qu'il ne faut pas confondre la question de la rémunération des artistes en général et le système des droits d'auteurs qui est la méthode employée à ce jour pour garantir cette rémunération. Toute sorte d'autres méthodes de rémunération peuvent être trouvées. Dans le cas cité, les réseaux de radios pourraient rémunérer les chanteurs pour la création du disque sous la forme d'un salaire ou d'une prestation de service, indépendamment de la diffusion ultérieure des oeuvres. Le droit de chacun serait respecté en se passant du droit d'auteur et ce serait probablement à l'avantage des artistes naissants par rapport aux star system. Dans son programme, le Parti Libertarien s'engage en faveur d'une réforme en profondeur de la propriété intellectuelle, mais propose que l'évolution juridique accompagne les innovations entrepreneuriales et marketing qui permettront de se passer progressivement de ces droits sans détruire les possibilités de création culturelle.

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Aurez-vous assez d'humour pour supporter les débats politiques creux et consensuels avec les élus habituels au cas très hypothétique ou vous seriez vous-même élu?

Je ferme les yeux et je pense à la Patrie ! #sacrifice #devoir

Une loi type Hadopi (luttant contre le téléchargement illégal) est-elle une bonne chose ? Question sous-entendue : la propriété intellectuelle est-elle une véritable propriété ?

Même si la propriété intellectuelle était un concept légitime, il resterait beaucoup de défauts dans la loi Hadopi en matière de présomption d'innocence, de mode de récolte des preuves, etc.
Par ailleurs, la propriété intellectuelle se conçoit comme une dérogation par rapport au droit commun des contrats, en d'autres mots, un privilège. Nous sommes donc en faveur d'une réforme radicale de la propriété intellectuelle.
Vous trouverez plus de détails aux pages 29 et 30 de notre programme.
http://www.parti-libertarien.be/programme/

Est-ce que votre activité de Président du parti libertarien est une activité à plein temps ?

Non, c'est une activité qui requiert l'équivalent de deux temps pleins. ;-)

Tout d'abord félicitations pour votre programme. Ensuite, vous parlez de créer un "guichet fiscal unique au niveau de la commune". Pourriez-vous expliquer plus amplement ce que c'est (à un non-belge de surcroît) ?

Le guichet fiscal unique consiste à offrir aux citoyens, et surtout aux entreprises, un guichet communal qui regroupe l'ensemble des sommes dues aux différentes administrations et permettent une facilitation du flux de trésorerie. On n'imagine pas le nombre de bureaucratie au nom inconnu qui tombent sur les PME avec des exigences de payements imprévisibles, avec autant de dossiers, de discussion, de recommandés, etc. Il faut que l'Etat apprenne à gérer sa propre complexité plutôt que de la renvoyer sur le dos des citoyens.

Et c'est quoi, un label "indépendant" ? Qu'est-ce qui garantit qu'il est indépendant de certaines industries alimentaires ?

Ce qui garantit son indépendance, c'est la nécessité de préserver son business model. Si un label commence à déclarer conforme des produits qui ne le sont pas, les autres producteurs ne payeront plus pour obtenir la certification et un acteur concurrent en profitera pour s'emparer du marché. Remarquons que des labels non-indépendants, ça existe déjà largement et ça s'appelle des marques. C'est parfois largement suffisant pour assurer la confiance des consommateurs. Un produit Apple n'a strictement pas besoin d'un certificat de conformité. Sa marque est sa propre caution.

Bonjour, Sans état, quel organisme s'occupera du contrôle de la chaîne alimentaire? Qui remplira le rôle de l' AFSCA? Merci!

Toujours l'AFSCA, et ses concurrents éventuels sur un marché libre. Les consommateurs sont demandeurs d'aliments issus d'une chaîne alimentaire maîtrisée, contrôlée et certifiée par un label indépendant. La principale différence avec aujourd'hui sera l'impossibilité pour l'AFSCA de débarquer dans une fête villageoise pour détruire les tartes aux matons, alors qu'on ne leur a rien demandé.

La liberté, c'est la possibilité du choix ou de la création ? (ou autre ?)

La liberté est une réalité évidente. De même que l'ont sait d'évidence qu'on est éveillé, qu'on pense, qu'on a faim ou qu'on est fatigué, on sait d'évidence quand on est libre et quand on ne l'est pas.
La liberté, c'est la capacité à faire ce qu'on veut avec ce qu'on a. Choix et création sont inclus dans cette définition. J'insiste sur le mot capacité, car la liberté est une réalité anthropologique primaire. L'homme est libre, même dans la pire dictature. Il n'y a pas moyen de n'être pas libre. La liberté est première et précède logiquement l'ordre politique.
Là où l'on rentre dans l'ordre politique, c'est lorsque l'on exige de reconnaitre cette liberté comme un droit, comme le font les libertariens. La capacité à faire ce qu'on veut avec ce qu'on a, doit jouir de la protection de la Loi. On ne peut y mettre de limite légale et on doit sanctionner l'empêchement qui lui serait faite par quelqu'un d'autre. C'est pour ça que la liberté est vue par les libertariens à la fois comme une réalité naturelle et un droit fondamental.
L'autre point important de la définition est le rapport de l'homme avec ce qu'il a. L'homme étant un être matériel plongé dans un monde matériel, parler de la liberté sans parler du rapport de l'homme aux biens matériels qui l'entourent n'a aucun sens. Voilà pourquoi l'ordre législatif qui garantit la liberté doit également garantir la propriété privée, les conditions légitimes d'appropriation, les modes de transmission, son étendue et sa nature.
La liberté et la propriété sont les deux faces d'une même réalité naturelle et le combat des libertariens est de faire reconnaître pleinement cette réalité dans l'ordre juridique.

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Pourquoi ne pas rejoindre le MR et tenter de l'influencer de l'intérieur ?

Si le but est de changer le système de l'intérieur, en bonne logique, il faut rejoindre le PS. C'est quand même les socialistes qui ont le pouvoir et rien ne se fera sans eux. Eventuellement, on pourrait justifier un entrisme au Cdh, car ils sont moins nombreux et on y pèse plus lourd individuellement. Mais rejoindre le MR, non vraiment, je ne vois pas quel sens ça aurait.

Quelles sont les stratégies communicationnelles que vous mettez/comptez mettre en œuvre pour défendre vos idées, pour légitimer la pertinence de votre parti sur le « marché » de l'offre politique ?

Le Parti Libertarien n'a pas vocation à centraliser et encadrer toute la communication des libertariens. Ceux-ci sont déjà extrêmement présents sur l'internet, à travers blogs, forums, réseaux sociaux etc. Notre objectif spécifique est de transformer une présence qui reste dans la sphère privée ou semi-privée à une présence publique dans la presse papier et sur les sites d'information. L'objectif est de construire une image publique à laquelle chacun peut se référer que ce soit pour nous critiquer ou pour nous défendre. Il faut que le mot "libertarien" s'invite dans les discussions de famille, le dimanche midi. Alors que tous les vieux partis se demandent comment construire une stratégie sur les nouveaux médias, nous sommes dans une approche inverse. Dans notre cas, il n'y a donc pas grand chose de neuf à inventer. Faire parler de nous pour gagner en visibilité, gagner en visibilité pour faire parler de nous. (un article de ma plume sur le sujet : http://www.contrepoints.org/2012/09/06/96403-libertarien-pourquoi-je-choisis-la-voie-politique)

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Pouvez vous expliquer brièvement pour un novice en quoi le réel capitalisme est différent de la mauvaise réputation qu'il traine ?

Le principe fondamental de l'entrepreneuriat capitaliste, c'est de fournir l'occasion d'un profit à celui qui résout une imperfection du marché. Ainsi, c'est en servant autrui, en offrant des services nouveaux, en perfectionnant sans cesse la distribution des richesses, que l'entrepreneur parvient à s'enrichir lui-même. Aucun autre système n'offre une telle congruence entre l'intérêt personnel et le service du prochain.
Mais comment défendre le capitalisme face à des adversaires qui l'accusent, tour à tour et parfois dans la même phrase, d'exacerber la concurrence et de conduire au monopole, de produire la misère et d'entretenir la société de consommation, de gaspiller les ressources et d'épargner sur tout, d'être profondément irrationnel et de désenchanter l'humanité par trop de rationalité, de créer une société duale et d'uniformiser tout le monde. Les critiques envers le capitalisme n'ont ni queue ni tête et ne sont que l'expression d'une propagande incessante des intérêts en place pour éviter l'émergence d'un système de liberté qui pourrait compromettre le statu quo social-démocrate.

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Comment fonctionnerait un système fondé sur les chèques éducation ?

Les parents recevraient du gouvernement un chèque de valeur identifiée qui servirait à payer l'école de leur choix. Un chèque complémentaire pourrait être fourni aux publics défavorisés par les services sociaux. L'école exigerait ensuite remboursement du chèque au gouvernement pour assurer son fonctionnement. C'est un système qui reste dans le cadre d'une prise en charge de l'enseignement par l'Etat et qui donc n'est pas totalement satisfaisant mais qui présente de grands avantage par rapport à aujourd'hui, autonomie des établissements, libre choix des parents, découverte du prix réel, mise en évidence du gaspillage administratif hors école.

Comment comptez-vous régler le problème des pensions. C'est un grand mot 'régler' je suis d'accord mais nous n'avons plus d'argent pour financer le système. Que feriez-vous si vous étiez au gvt ? Merci

Il n'y a pas de solution au problème des pensions.
Le principe de la répartition a été adopté pour pouvoir offrir à la première génération une pension pour laquelle ils n'avaient pas cotisé. Rien ne se perd, rien ne se crée. A la sortie du système, il y aura nécessairement une génération qui cotisera sans jamais rien toucher. C'est mécanique et il est impossible de l'éviter. Même si on faisait tenir le système 100 ans de plus, ça ne changerait pas la donne.
Dans le programme que nous adopterons ce 11 novembre, nous proposerons quelques mesures destinées à adoucir le choc de la sortie du Ponzi des pensions.

Comment le libéralisme gère-t'il le problème de l'héritage ? Et est-ce un problème ?

La succession est un droit absolu.... du défunt ! On est pleinement propriétaire jusqu'au dernier moment et on peut donner son bien à qui on veut. Ainsi, les libertariens sont contre la "part réservataire" qui réserve à certains héritiers une partie de l'héritage. Seule la volonté du futur défunt doit être prise en compte. La suppression des parts réservataires aurait probablement un effet très positif sur la façon dont les familles s'occupent des personnes âgées...

Êtes-vous en contact avec d'autres organisations libertariennes, d'Europe ou d'ailleurs ? Avez-vous des échanges de vues, de bonnes pratiques ?

Oui, nous sommes en contact régulier avec nos homologues européens. Nous avons récemment fondé un parti européen en commun, l'EPIL. (european party for individual liberty) https://www.facebook.com/EPILparty?fref=ts

Êtes-vous le témoin d'un engouement grandissant et/ou récent pour les idées défendues par le libertarianisme ? Si tel est le cas, quelle(s) pourrai(en)t en être, selon vous, le(s) cause(s) favorable(s) ?

Oui, il y a un réel engouement pour le libertarianisme dans la jeunesse actuelle. La cause immédiate est le retentissement médiatique de la campagne de Ron Paul au primaires du Parti Républicain US. Les causes plus profondes sont le désespoir face une régulation étatique totalement bloquée et dépassée, la montée d'un conflit de génération autour du modèle social actuel et la capacité de diffusion des idées offerte par internet.

La question est un peu batteau, mais vous revendiquez moins de taxes, plus de laisser faire, moins d'Etat... des revendications qu'on entend pas souvent chez les classes les plus basse de l'échelle sociale. D'où ma question : Etes vous un parti de riche ? Etes vous riche vous même ?

Statistiquement, j'imagine que je dois faire partie des "riches" mais mes revenus sont quand très modestes par rapport à ceux d'Elio Di Rupo, Stéphane Moreau ou Anne Demelenne.
Par ailleurs, le programme que nous défendons n'est pas au service des riches actuels. Ceux-là ont tout intérêt au maintient du système qui les a enrichi. Mais nous sommes au service des riches de demain, ceux qui veulent se bouger, entreprendre, créer de la richesse, servir leur pays de façon utile et jouir pleinement des revenus de leur travail. Ceux qui en profiteront concrètement sont ceux qui sont aujourd'hui "au bas de l'échelle sociale", ceux qui n'ont pas diplôme, pas de rente de situation, pas de connexions politiques, pas de capital familial.

Le terme « libertarien » a-t-il été préféré à celui de « libéral » pour que le rapprochement avec le Mouvement réformateur ne soit pas immédiatement effectué, pour se défaire de l'amalgame commun posant une équivalence entre la doctrine libérale et un capitalisme destructeur ?

Rie qu'en Belgique francophone, il y a déjà au moins 5 partis qui se réclament du libéralisme (UDL, MR, PP, LaDroite, VLC) en y mettant des tas de choses incompatibles. Je les laisse se disputer entre eux pour définir ce qu'est le "vrai" libéralisme. Quant au libertarianisme, il n'y a aucun doute sur ce que le mot recouvre comme idéologie et sur ce que nous défendons.
Par ailleurs, nous n'avons aucun problème à être assimilés au capitalisme (que vous qualifiez un peu bizarrement de destructeur) vu que c'est le système économique le plus libre, le plus juste, le plus progressiste, le plus créatif et le plus efficace qui ait jamais existé. Ce qui nous poserait un problème, ce serait d'être associé aux politiques de droite, répressives et xénophobes, défendue par le MR et d'autres.

Vous parlez d'annuler la dette publique belge ? Est-ce que cela signifie que ma grand mère perdrait tout ce qu'elle a placé en bons d'Etat ?

Les bons d'Etat représentent une toute petite partie de la dette publique, de mémoire seulement 1 à 2 pour-cent. Peut-être qu'on pourra les conserver...
Ceci étant, l'État belge fera défaut avec ou sans nous et je conseille à votre grand-mère de liquider ce genre d'investissements au plus vite.
http://www.parti-libertarien.be/le-defaut-souverain-de-la-belgique-est-inevitable/

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