J’me souviens de notre premier regard. Transpercée de part en part par ces deux orbes bleu glacier, j’étais projetée dans cette vacuité où le temps était suspendu, le souffle coupé par la foudre qui s’était abattue dans ma poitrine. Ton souffle chaud caressant ma nuque, m’électrisant à chaque inspiration, enveloppés dans les draps. Des années après, il ne reste que ce souvenir là. Mais mon âme est encore brûlante de toi. - 小さな光.
- Qu’est-ce que je deviendrais dans 15 ans ? - Ma belle… Dans 15 ans, tu seras une jeune femme bien plus accomplie qu’aujourd’hui. Tu comprendras que le monde n’est pas celui que tu imagines. Il te faudra cultiver ta propre paix intérieure pour y trouver l’apaisement. Tu vas souffrir. Et malheureusement, tu feras souffrir. Mais tu t’en relèveras. Tu auras pris le temps de te construire et de te reconstruire. Et tu finiras par te pardonner. Longtemps, tu auras le sentiment de ne suffire pour quiconque. D’être toujours «trop» ou «pas assez». Mais tu es telle que tu es. Et cela deviendra ta force. Ma belle… D’ici 15 ans, tu aimeras. Cela ne suffira pas toujours, mais tu ne pourras t’en empêcher. Et parce que tu aimeras, trop fort, ou pas comme il faut, tu connaîtras un immense chaos. Mais chaque blessure, chaque peine, chaque tourment seront autant d’épreuves qui te permettront de grandir. Ma belle… N’abandonne pas. Même si c’est dur. Même si tu penses que cela n’en vaut plus la peine. Même si tu te sens couler. Car ta condamnation d’aujourd’hui sera ton salut de demain. Ma belle… Tu n’es pas obligée de plaire à tout le monde. Entoure-toi seulement de la bienveillance que tu mérites. Et fait confiance à l’avenir. Ton ami d’aujourd’hui peut être celui qui te trahis. Celui que tu haïs peut aussi devenir ton ami. Ma belle… Prépare toi à endurer sans faillir. À pardonner sans excuse. À perdre énormément et à gagner plus encore. Ma belle… Apprend à t’aimer sans condition. Et par dessus tout, à vivre sans retenue.小さな光.
Je suis dans l'attente de nouvelles publications de ta part, alors peut-être pourrais-tu nous partager une chose qui t'a récemment intriguée, émerveillée, passionnée ou, au contraire, irritée, exaspérée, révoltée.
J’entrai dans le métro new-yorkais. Seulement quelques secondes avant que les portes ne se referment et ne m’obligent à patienter sur le quai.La rame n’était pas bondée. Je pris le siège face la fenêtre. Il serait malvenu de se tromper d’arrêt.Un tintement me sortit de mes pensées.Les portes s’ouvrirent à nouveau et un jeune homme s’accrocha à la première barre, celle qui se dressait à côté de moi.Il regarda par le hublot, semblant se perdre dans le paysage urbain qui s’imposait à ses yeux et défilait à toute vitesse.De profil, il ne me voyait pas. J’en profitais alors pour m’attarder sur son visage. De toute évidence, c’était un très bel homme. Un visage doux, détendu, qui tranchait avec la saillance de sa mâchoire. Une barbe rasée de près, presque absente. Des cheveux en bataille, décoiffés par l’inertie du convoi sous-terrain. Il avait sûrement les yeux bruns, ou bleu foncé. Et un grain de beauté surplombait son arcade sourcilière. J’eu le sentiment de l’avoir détaillé des heures durant.Ma cadette étant installée à côté de moi, je lui fit remarquer l’esthétisme qui émanait de lui.Les portes du métro s’ouvrirent encore. Il se pressa à l’extérieur, bravant la chaleur étouffante qui régnait ici-bas. Je ne saurais dire pourquoi je me suis penchée à travers l’embrasure pour le regarder s’éloigner. Il s’est retourné. Et il m’a sourit.C’était une journée banale à New-York. Mais ce sourire… Il y ajouta un peu d’inattendu. ✨
Il m’aura fallu presque 6 mois pour me sentir prête à te répondre. J’étais habitée par la crainte viscérale de ne pas avoir avancé autant que je l’espérais. Mes objectifs n’étaient pas pleinement atteints, mais je touchais du bout des doigts la réussiteIl y a 3 ans de cela, je faisais table rase de ma vie passée. Son deuil fut un voyage éprouvant dont il m’a fallu renaître après qu’il m’ait réduite en cendres. J’ai ainsi pris un nouveau départ que j’espérais plus fortuné. Hélas.Lorsque l’on touche le fond, nous pouvons alors sonder les profondeurs de notre être et en découvrir les recoins les plus obscurs. Cependant, ces limbes sont une source intarissable d’introspection. Progressivement, par les failles de ma propre existence, la lumière s’est infiltrée. Et j’ai pu découvrir dans l’abime de mes entrailles une volonté de vivre que j’avais ignoré jusqu’alors, devenant ainsi un moteur alimenté par ma propre ambition. À l’heure du bilan, c’est avec une fierté non feinte que je regarde le chemin parcouru. Ni les obstacles, ni la fatigue ne m’auront mise à genoux. Cela ne s’est pas fait sans mal, je l’admets. Mais ce sentiment d’être devenue une meilleure version de moi-même m’embrase. De vous à moi, je pense qu’il n’y a pas plus délicieuse satisfaction que d’avoir vaincu le monstre qui se tapissait sous ma chair.Dans 2 ans, je pourrais officiellement descendre en rappel dans la souffrance humaine. Je côtoierais sa misère, ses vices, ses faux-semblants, ses phobies, ses névroses et son masochisme presque caractéristique. Mais dans cette faiblesse se cache parfois une volonté d’exister ardente, brûlante, salutaire. Et c’est à elle que je souhaite me dévouer. Je fais voeu de la faire renaître lorsqu’elle aura disparu, et de la cultiver pour qu’elle ne trouve jamais de fin.J’occupe à présent la place que j’ai tant espérée, la main dans la sienne.
- Pourquoi tu l'as rayé de ta vie ?- J'étais incapable de revenir sur ma décision. Alors je suis partie. Comme ça. Du jour au lendemain. Le chagrin dans l'âme. Alors que chaque cellule de mon corps hurlait son nom, je ne me suis jamais retournée. Je voulais qu'il me déteste. Qu'il me haïsse de toutes ses forces. Qu'il dise au monde entier quelle genre de garce j'étais. Je voulais qu'il me punisse de l'avoir abandonné. Chaque fois que je voulais revenir vers lui, je m'interdisais de le faire. Je me mutilais avec la frustration que cela m'infligeait. Mais je le méritais. Non. Je méritais pire encore. Je méritais de le voir souffrir par ma faute. Et je méritais de le voir heureux avec une autre.- Si tu l'aimais, pourquoi l'avoir quitté ?- Nous étions fusionnels. Je vivais pour lui. II était sous ma peau, dans mes rêves, dans chaque battement de mon coeur, dans mes joies et mes peines. J'avais fini par me perdre en lui. C'est comme si l'aimer m'avait fait oublier qui j'étais.- Tu l'as regretté ?- De toute mon âme. Les sutures ne se sont jamais résorbées. Parfois, elles éclatent et les plaies saignent de nouveau. Mais je n'ai jamais douté de mon choix. Il m'a apporté le tourment, mais aussi la paix.C'est ainsi.« Il y a des amours qui n'ont qu'une saison ; il y a des amours qui sont toute la vie.»- 小さな光.
«N’hésite pas si tu as besoin d’en parler»Justement, je n’hésite pas à ne pas t’en parler.J’ai pas envie que tu saches.De toute façon, qu’est-ce que tu pourrais y faire, hein ?Tu me sortirais un de tes fameux «j’comprend» alors qu’tu comprends rien.Ou bien un «ça ira mieux, je te le promet». Oui, ça irai mieux. Mais pas grâce à toi.Parce que toi, t’es sourd. T’entends, mais t’écoutes pas. Tu me fais croire que tu t’impliques, mais tu mets toujours trop de temps à répondre. Et quand tu le fais, c’est pour me sortir un truc bateau qui pourrai être sorti qu’importe le contexte.C’est ça, la vraie solitude. Être entouré mais être finalement seul au monde.Y’a de la violence partout autour de moi.Y’a plus aucun refuge où je peux me terrer.Je ne fais qu’attendre. Que ça passe. Que ça aille mieux. Que les instants soient plus heureux.Je trouve même plus de réconfort dans ce qui me faisait plaisir. J’ai peur de dormir. J’ai l’impression de manger de la boue à chaque repas. Je veux même plus me divertir. De toute façon, c’est toujours la même chose. Je veux que ça s’arrête. Mais y’a pas de bouton «pause».C’est la vrai vie.T’as qu’à rester positive en attendant des jours meilleurs.
Si ce n’est pas déjà fait, j’essayerai de l’orienter vers un psychologue et/ou un psychiatre pour qu’elle puisse se livrer en toute sécurité face à quelqu’un qui se montrera à l’écoute, compréhensif, empathique et en mesure de pouvoir proposer un suivi en adéquation avec le(s) trouble(s) présenté(s). Ce n’est pas à toi de prendre sur tes épaules le poids de la maladie. Au mieux, tu peux te montrer à l’écoute, présent, soutenant, mais ne bascule pas dans un syndrome du sauveur. Tu as la possibilité de lui parler des ressources existantes qui pourraient lui venir en aide, mais garde à l’esprit que ton amie est la seule qui est en capacité d’initier un changement. Personne ne peut la forcer à aller mieux. Si elle ne souhaite pas s’engager dans un parcours de soin, c’est son droit.
- Mais tu n’avais pas dit que ça allait mieux ?- Ça va mieux, je t’assure. Mais t’as déjà vu un ancien alcoolique retoucher à la boisson toi ? Non. Parce qu’il sait qu’à tout moment, il replonge dans les abysses. C’est pareil pour moi. Même si l’Aube se lève à nouveau, je sais que les ombres attendent pour m’étreindre. Toutes les fêlures ne disparaissent pas. Par moments, elles s’estompent, elles cessent de brûler, mais elles restent visibles. Qu’importe ce qui peut arriver de bon. Je me sens comme un objet cassé. J’ai des tâches de rouille partout sur le coeur.
Peut-on parler de nécessité, alors même qu’il n’existe rien qui nous y oblige ? La vraie question est la suivante : Est-ce que nous avons tous une raison de vivre ? Je pense que oui. Seulement, cette raison n’est pas toujours explicite, et pas toujours consciente. Autrement, si nous n’avions pas tous, a minima, une raison d’exister, nous aurions tous au moins une raison de mourir, non ?
De manière générale, je vais bien, merci ☺️Je suis heureuse avec l’homme que j’aime, j’ai retrouvé mon appartement étudiant, j’ai réussi à décrocher 2 stages que j’adore, j’ai été acceptée par l’encadrante de travail de recherche que je souhaitais…J’entame ma dernière année de licence avec une sérénité que je n’avais pas vécu depuis longtemps. Et toi Chris, comment tu vas ? Et qu’est-ce que tu deviens ?
Mon compte me sert d’exutoire. Quand j’ai envie d’écrire, je sais que je pourrai le faire ici, pour me vider l’esprit. Et parfois, si j’ai de la chance, ça parlera à quelqu’un et on en discutera. Je ne reçois plus de questions personnelles de toute façon. Le but principal de ce site s’est perdu.
Ce jour-là, je l’ai rencontré.Le visage caché derrière une paire de lunettes à grosse monture, on devinait des yeux rieurs, bien que timides.Malgré son air jeune, il devait me surplomber de deux têtes au moins, bien que je fut moi-même déjà grande.Il était pour le moins ordinaire. Rien chez lui n’attirait particulièrement le regard.Étudiant banal, il arrivait souvent en retard dans l’amphithéâtre et repartait avant la fin du cours.Il prit place à côté de moi, et je pris soin de le détailler du coin de l’œil. Un nez fin, bien droit, sans défaut. Un sourire aux dents blanches. Un regard bleu-vert en amande, rehaussés de sourcils bien dessinés. Des grains de beauté habillant ça et là sa peau imberbe. Il avait un visage harmonieux, encadré par des cheveux châtains. Ses longs doigts tapaient lentement sur son clavier. Les ongles rongés très courts, je devinais quelqu’un d’anxieux malgré une attitude en apparence flegmatique. Nous prîmes l’habitude de passer notre temps ensemble. Au fur et à mesure que les jours passaient, je lui trouvais un certain charme. C’était un homme agréable à vivre. Aucun silence n’était inconfortable. À l’écoute, il se montrait également compréhensif, et sa présence était chaleureuse. Malgré son attitude réservée, presque effacée, il rayonnait. C’est peut-être ainsi que débutent les plus belles histoires d’amour : sans que l’on ne sache vraiment pourquoi, ni comment.
Est-ce que tu accorde de l'importance aux likes sur les réseaux sociaux ?
En toute honnêteté, je ne peux pas dire non. Ça fait plaisir de voir qu’une photo plaît, qu’un texte que l’on a écrit aussi. Mais je ne suis pas obnubilée par cela, loin de là.Je poste ce qui me fait plaisir, et c’est le principal.