Sauf que je n'ai même plus le droit de m'inquiéter pour toi. Je ne peux même pas te dire de prendre soin de toi. Alors abandonne toi à ces paradis artificiels qui semblent te plaire si forts, relâche toi dans des bras qui sont autorisés à t'atteindre mais ne me pleure plus. Je ne suis plus là, je suis partie. Je t'ai laissé debout en plus milieu de cette rue et je ne reviendrai pas.
Je ne veux pas y retourner à vrai dire. Pour quoi faire ? Pour quoi dire ? Je ne soutiendrai pas ton regard, tu ne soutiendrai pas le mien. On s'évitera tandis que nos corps se chercheront. Nos langues ne trouveront pas les mots et on repartira chacun, avec un nouveau goût d'inachevé, une nouvelle brûlure amère.
Des fois, je me réveille en sueur à nouveau là-bas. Les visages se mélangent et les sons tintent trop forts à mes oreilles. Je crie, je crie ton nom mais tu ne viens jamais. Alors je me sauve moi-même comme la grande fille que je suis.
Parfois, la seule envie qu'il me reste s'est de dormir avec mon frère mais la seule chose que je puisse faire c'est dormir en chien de fusil en attendant que quelqu'un vienne me chercher. J'ai (trop) souvent attendu que ce soit toi qui vienne me chercher.
Tu disais que tu m'aimais. Mais cet amour nous a détruit et nous abîme encore aujourd'hui. Il te consume, te hante. L'épave que tu deviens me rend coupable d'un crime que je ne voulais pas commettre, victime d'un sentiment que je ne voulais pas connaître.
Dieu que l'ignorance peut être douce alors qu'elle semble si repoussante quand on souhaite en enlever le voile. On oublie souvent qu'une chape de brouillard ne revient pas une fois dissipée.
Bon sang, mais qu'est-ce que je fous ? Qu'est-ce que je suis sensée faire moi, plantée au milieu de ce bazar ?
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