J’ai couché avec un garçon Et j’suis encore dans son lit Et j’comprends pas J’ai rien ressenti C’est horrible Cette envie d’être vivante Et savoir qu’on ne l’est plus Définitivement C’est une douleur sourde Qui ne se manifeste plus C’est un chaos pour mon âme C’est la mort de mon esprit Si même le sexe Ne ravive plus mon humanité Qu’est-ce que j’deviens moi ? Putain J’me déteste même pas J’y arrive même plus.
Et j’suis sortie. J’ai croisé un tas de gens qui fixaient le bitume. J’ai levé la tête avec fierté, personne ne pourrait m’atteindre. Une fois remise de ce lourd échec, je ne serais plus personne, hormis un robot. Le cœur sera mort, mais l’esprit bien au chaud.
Corps tiède, visage terne. La balle s'est logée au milieu de mon cerveau. Elle appuie, compresse mes plaies, mais rappelle sans cesse son existence. Pourquoi n'a t-elle pas traversée ? Je veux la mort, pas la pitié. Les choses sont devenues risibles, effrayantes. Le moindre pas se transforme en obstacle. Fixer le sol désormais, moi qui aimait tant ce qui m'entourait. S'enfermer, enlacer la solitude. J'étais si belle et je ne suis plus. Ils me parlent sans être intéressants, ne me remarquent plus. Je suis devenue un fantôme et je le serai jusqu'à la fin de ma vie.
Cette soirée m’emporte vers un souvenir lointain. Il y a un peu plus d’un an et demi, sur le quai de la gare, à croiser la personne à voir, au bon moment. Mélancolie sympathique et décevante à la fois. Encore un amour perdu.