Juliet.

Rien. Il ne faudrait rien changer. La vie est, pour moi, un dessin que nous traçons peu à peu. Un long chemin serpentueux, des courbes qui se croisent, des lignes qui s'alignent, des motifs qui se superposent. A quoi sert d'utiliser sans arrêt une gomme pour y retirer les moindres défauts ? A rendre le dessin plus beau, le rendu final plus agréable à l’œil ? C'est inutile. Un dessin est beau dans sa complexité, dans les problèmes qu'ont posés les coups de crayon, dans ces ratés, ces rectifications. Si vous loupez un trait, n'effacez pas, trouvez une autre solution, un autre moyen de vous en sortir sans utiliser la gomme magique. Les défauts enrichissent votre dessin. Lorsque je dessine, je n'ai aucune gomme auprès de moi. Le premier jet, les erreurs, les mines cassées rendent le travail plus attrayant. Oui, je vois la vie comme un dessin, et pour rien au monde je ne changerai les chemins que j'ai croisé, pris, les erreurs que j'ai commises. Tout cela fait parti de moi, de ce que je suis. Changer quelque chose de ma vie changerait tout un trait. Mes courbes maladroites et timides me plaisent.

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