Je sais pas si c'est approprié mais je ne sais pas trop où demander : je vois beaucoup de féministes "abolitionnistes". L'abolition de la prostitution étant une utopie évidente, n'est-il pas plus logique de lutter pour la légalisation et la sécurité des prostituées plutôt que pour leur précarité?
Votre manière de présenter les choses est faussement objective: l'abolition n'est pas "une utopie évidente" pour tout le monde, et présenter ça comme une évidence est, déjà, un point de vue. Maintenant, pour ce qui concerne mon propre point de vue sur la prostitution: je ne suis pas abolitionniste. L'abolitionnisme me pose problème à plusieurs titres. Mais ce n'est pas une question de "logique", ce qui m'intéresse c'est la sécurité et le bien-être des personnes prostituées, ainsi que la lutte contre le trafic sexuel. On peut réfléchir à la prostitution sur divers plans:
- Sur le plan juridique, les législations non-abolitionnistes sur le sujet varient énormément, et je ne m'y connais pas assez pour les présenter en détail.
- Sur le plan politique, on distingue les approches abolitionniste (criminalisation des client, abolition du système prostitueur), le prohibitionnisme (criminalisation des prostitué.es et des clients) et le réglementarisme; je me situe du côté de cette dernière option.
- Sur le plan théorique, j'ai beaucoup de mal à voir une séparation radicale entre le sexe "légitime" et le sexe "commercial" (autre manière de distinguer la madone et la putain). Je vois plutôt là un continuum; cf. Paola Tabet, _La grande arnaque. Sexualité des femmes et échange économico-sexuel_ (Valérie CG en fait un compte-rendu ici: http://www.crepegeorgette.com/2014/04/07/paola-tabet-grande-arnaque-sexualite-femmes-echange-economico-sexuel/).
- Sur le plan juridique, les législations non-abolitionnistes sur le sujet varient énormément, et je ne m'y connais pas assez pour les présenter en détail.
- Sur le plan politique, on distingue les approches abolitionniste (criminalisation des client, abolition du système prostitueur), le prohibitionnisme (criminalisation des prostitué.es et des clients) et le réglementarisme; je me situe du côté de cette dernière option.
- Sur le plan théorique, j'ai beaucoup de mal à voir une séparation radicale entre le sexe "légitime" et le sexe "commercial" (autre manière de distinguer la madone et la putain). Je vois plutôt là un continuum; cf. Paola Tabet, _La grande arnaque. Sexualité des femmes et échange économico-sexuel_ (Valérie CG en fait un compte-rendu ici: http://www.crepegeorgette.com/2014/04/07/paola-tabet-grande-arnaque-sexualite-femmes-echange-economico-sexuel/).
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aelle