@Frapoula

L'Outremangeur

Si du coup j'attends mon histoire

Accumulation de bric et de broc, fatras lamentable issus de nombreuses années de désespérance, trop plein de tout où l’on ne retrouvait rien, volutes de poussière volant paresseusement dans la lumière et un vieux trônait au milieu de la pièce sur un canapé presque aussi ancien que lui. Tranquillement assis, il écoutait le parquet craquer au fur et à mesure que les carrés de lumières provenant des hautes fenêtres haussmannienne réchauffaient le sol selon une progression toute linéaire. Il se tenait aussi droit que son dos lui permettait. Après toute une vie d’activité, le temps qui lui restait, paradoxalement, lui paraissait atrocement court et désespérément vide.
A la fin de chaque nuit, son arthrose venait le tirer de rêves confus dont il gardait difficilement le souvenir. Il se levait, évitait l’entassement aléatoire de ses souvenirs pour aller se planter devant la fenêtre. Des gens, toujours des gens, passaient à ses pieds comme des petits soldats de plomb pressés d’aller travailler à une heure si matinale. Il se prenait à réfléchir sur la singularité de l’existence, sur l’illusion dont on se berce à croire que chaque destin est unique quand nous allons tous d’un point A à un point B pour subvenir aux besoins les plus vitaux suscités par la société de consommation. Et il réalisait que tout ceci était derrière lui et repartait vers la cuisine boire un café serré, son seul pêché mignon. Il n’avait pas de programme bien établi en dehors de cette routine. Le reste de la matinée était consacré à une douche tiède et pas brulante, un rasage de près et une activité variant au gré du temps et des saisons. Aujourd’hui, il avait pris le temps de sortir acheter son journal et avant de le lire, avait passé en revue les veilles photos coincées derrière son canapé.
La chaleur des rayons étaient arrivée jusqu’à ses genoux qui avait perdu la force de leur jeunesse quand il déplia les grande feuilles noircies par les catastrophes, les crimes, les viols, les conflits armés et les errements des politiques. Se yeux sautent d’un titre à l’autre, d’un visage en noir et blanc aux débris d’une explosion, seuls restes d’un attentat. Il lit sans arriver à se concentrer, les lunettes posées sur le bout de son nez.
« Si seulement tu étais encore là… » dit-il à haute voix surprit de l’écho que faisait sa propre voix dans l’appartement qu’il occupait seul au 4e étage. Sa femme et lui ne faisait qu’un. Le manque, aimait-il à penser se ressent plus dans les gestes du quotidien. Au lieu de l’analyse du journaliste, sa petite voix intérieure lui expliquait comme il était bon de refaire le monde à deux pendant des heures...
+7 answers in: “Coucou, déjà merci d’avoir répondu à mon sondage ! Pour compléter, peux-tu me dire : ce que tu écris (et si c’est perso ou pro / scolaire), si tu le fais lire ou si c’est privé, sur quel support, et à quelle fréquence stp ? Merci beaucoup, bonne journée :)”
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