Désiré

Je t’aime, qui qu’tu sois, j’attends. Et presque prêt, je crois. Tu sais j’suis pas vraiment l’mec idéal dont rêvent les femmes, j’suis cet espèce de mec qui paraît beauf’ parce que j’ai un humour moisi, limite périmé, mais qui s’exprime peut être trop, qu’il paraît trop déconnecté. J’suis détaché sans vraiment l’être, j’ai ces sortes de chaînes qui font que j’suis m’sieur tout l’monde, et dès que j’exprime mes pensées, soit j’fais genre pour faire IN, pour être dans l’mouv’ hipster et cie. Parce qu’apprécier tout ça, c’est s’faire ancrer dans un moule, mais aux yeux de qui ? De ces juges, tu sais, ces êtres tout autant humains qu’toi et moi, mais qui jurent par monts et merveilles êtres différents, alors qu’ils ne sont que l’autre côté du miroir, le regard qui s’pose, mais qui ne se voit jamais. Alors désolé, tu verras rien de différent des autres en moi, d’ailleurs notre amour durera surement pas. Peut être a-t’il déjà commencé, peut-être que t’es dans mon ombre, ou moi dans la tienne. J’ai du mal à comprendre comment tout ça fonctionne. Peut être parce que depuis petit, chacun me donne une version différente de l’amour et toutes ces conneries. J’ai jamais eu d’papillons dans l’ventre, parce que j’ai peur des insectes, j’ai jamais eu mal à la gorge, sauf pour mes angines à répétitions, j’ai jamais rien eu d’toutes ces choses dont tout l’monde te parle pour t’faire bander. Moi j’ai eu des crises d’angoisses à l’idée de jamais pouvoir te décrocher l’coeur, des sessions de pleurs comme un gosse perdu, juste parce que j’comprenais pas pourquoi y’avait que toi qui pouvait me hanter. Pourquoi quelqu’un pouvait m’manquer à ce point. J’veux aussi que tu m’en veuilles pas de pas vouloir trop grandir, tu vois, la musique c’est un peu comme ma vie, j’ai un rêve de gosse, et les moyens de le réaliser, alors même si j’serai pas toujours là, j’veux que tu me comprennes, que j’veux plus renoncer à rien pour quelqu’un. J’serai là quand même, mais j’veux vivre pour toi ET moi. Parce que j’veux pas d’ces histoires de couples qui s’déchirent à cause d’une privation d’l’autre. Alors j’veux que tu vives tes rêves toi aussi, je te soutiendrai, j’te l’promets. J’suis désolé, car j’ai voulu faire mon grand en me rasant la barbe et le corps dès mes 12 ans pour être un homme, sauf que maintenant j’suis un nounours si je m’entretiens pas. Alors promis, j’ferai des efforts. J’dors pas beaucoup, et j’ai des périodes de solitudes, musique à fond dans les oreilles, c’pas que j’voudrai pas te voir, juste que j’ai besoin d’ma bulle une fois par jour, sinon j’deviens con. J’passerai surement des heures à te regarder dormir, te regarder vivre, pour essayer d’comprendre qui tu es, et quelle étape de ta vie je suis. J’aurai peur que tu m’quittes, et s’il te plaît, me rassure jamais, c’est à moi d’te faire confiance tout seul comme un grand, alors renvoies moi chier quand j’essaierai de prêcher le faux pour savoir le vrai. J’aurai peur de trop t’aimer.Je t’aime déjà trop, en fait.

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