C'est l'un de ces soirs de début de printemps où je repasse en boucle le court de vie. Installée à l'air libre, clope dans une main, je réfléchie. C'est alors que mon imagination détourne le monde insipide autour de moi. Je vois une vague qui part loin au delà de la lune scintillante de cette soirée. Elle revient s'abattre sur jetée. Cette houle tempétueuse me rappelle qui je suis. Une femme qui aime vivre, qui fait tout pour rechercher le prince charmant. Qui pense l'avoir trouvé. Et qui fait tout exploser. Quel est ce besoin intrinsèque de tout détruire ? Ce flot qui s'abat sous mes yeux devient un océan infranchissable. J'espère trouver la paix lorsque celui-ci m'engloutira. Peut-être sentirais-je la noyade m'apaiser ? Malgré ces questions sans réponses, je repasse en boucle ce vague à l'âme qui lacère mon corps, mon cœur, mon être, au fur et à mesure que les heures s'écoulent. C'est ainsi que l'air glacial me ramène soudainement à la réalité. Ma cigarette est éteinte depuis longtemps. Et sans m'en rendre compte, mon cœur aussi.

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