Je suis devenu solitaire, ou, comme ils disent, insociable et misanthrope, parce que la plus sauvage solitude me paraît préférable à la société des méchants, qui ne se nourrit que de trahisons et de haine.
Pourtant, et je le savais bien, à l'origine de mon désespoir il y avait d'abord moi, un moi manquant de force, de confiance, de légèreté, un moi infantile, pusillanime et médiocre, auquel finalement j'en voulais beaucoup plus qu'à l'existence elle-même, puisque c'était un autre moi qui me rendait, d'habitude, l'existence si charmante.