Probablement, oui.

Ecrire pour l'incompréhension, cela me demande tant de réflexions. Soigner ces mots est devenu obligatoire du moment où ceux-là vont être analysés. Cet endroit libre n'existe plus, la liberté du secret est bafouée. Mes écrits, mes ressentis seront épiés. Je voudrais aligner mes mots, mais chacun d'eux m'est précieux. Ils peuvent trahir tant d'émotions, dégager trop d'affection. Je les tais, alors ils ressortent dans mes rêves. Ils reviennent alors me hanter simplement pour amplifier mes regrets. J'y pense nuit et jour, à ceux pour qui mes mots ne sont plus, petit ange est parti pour elle aussi. Tout devient cependant répugnant, le blanc est devenu sombre comme il en a été antérieurement.

La copine de ton ex... Donc sa copine actuelle ?

Si tu savais à quel point toi aussi.

Elle ne sait que faire, être ou paraître. Il lui semble si difficile de mêler les deux, mais elle tient. Force et faiblesse s'entremêlent et elle jongle l'un et l'autre sans même réfléchir. La demoiselle semble alors inaccessible pour ceux qu'elle souhaite. Trop confiante, trop froide, pas assez elle. Je veux juste qu'on la laisse, elle veut simplement être sans peur de disparaître.

On est fort, on y croit, on passe au dessus. On pense aux proches qu'on va détruire. Parce que c'est égoïste de faiblir. On se complaît dans le mal parce qu'on ne connait que ça. Il suffit d'y croire

Oui.

Il m'a dit que c'est ce que je recherchais. Que c'était plus fort que moi, que ça en devenait obsédant, et c'est le cas. Depuis, j'y pense souvent, toujours. Je créé ce monde dans ma tête et je m'y réfugie. Pourquoi ? Serait-ce pour pallier à la vie, à la perte, à l'obsession, au quotidien ? On le croit. Plus je me découvre, plus je comprends mes comportements, mes besoins, mes pensées, sans pour autant les assumer. Alors je erre dans un esprit qui n'est que le fruit de ce que j'ai réussi à bâtir. Un monde où tout est sous contrôle, où je suis protégée du moindre danger.

Une musique de Tiéfaine ?

J'ai envie d'écrire, mais mes mots ne sortent pas. Enfin si, mais pas les bons. Ce ne sont pas les plus profondément enfouis, ce ne sont pas les vrais. Ceux-là ne veulent pas venir, les écrire est impossible. J'ai peur qu'ils soient lus, découverts, particulièrement aux yeux de certains. Alors ils se taisent. Ils tournent dans ma tête dans un enchevêtrement de phrases, sans n'être jamais écrit. Je pourrais les publier sans faire attention, ou dans un élan de folie. Alors il(s) découvrirai(ent) ce que je pense et je le crains vraiment. Simplement parce que je ne serais quoi dire, quoi répondre, j'aurais simplement peur. Comme toujours. Alors que je ne pense qu'à ça en ce moment.