L'éternel éphémère

"Allô ? .... Je sais que tu m'entends, réponds moi s'il te plaît... Très bien, à partir du moment où tu m'écoutes. Et ouvre bien tes oreilles parce que je ne me répéterai pas. J'ai besoin de toi. Je sais que je t'ai dit le contraire. Que je t'ai forcé à sortir de ma vie. J'en suis sincèrement désolée. A vrai dire je m'attendais pas à ce que tu partes. Alors, quand tu m'as laissé, ça m'a fait un gros choc.Faut croire qu'à force de jouer avec tes nerfs et tes sentiments tu en as eu marre. Je comprends tout à fait....Non je t'assure je ne sais pas pourquoi je t'ai faut ça.Peut être pour me venger de ce qu'on m'a fait subir. Mais surtout parce que j'avais trop d'emmerdes sur le moment pour en ajouter une de plus, alors la solution la plus simple était de te faire sortir de ma vie, tu comprends ? .... Ça ne fait rien, la partie la plus importante arrive. La partie concernant ton absence. Elle me laisse vide. Je ne ressens plus rien, plus rien n'a d'importance. J'ai besoin de tes bras pour aller mieux. J'ai besoin que tu me réconfortes. J'ai besoin que tu sèches mes larmes. Oui je sais dit comme ça on pourrait croire que je n'agis que pour mon propre plaisir mais crois moi, si je te dis tout ça c'est pour une seule chose. Que tu comprennes à quel point tu comptes pour moi et à quel point j'ai été conne de te laisser partir. C'était tellement stupide. Il n'y a pas de mots assez forts pour exprimer ce que je ressens. Je devrais en inventer mais pas sûr que tu comprennes... Ah tu as ris ! Si je t'assure tu as ris ! Mais si... Bref. J'aimerais vraiment que tu saches que j'ai fait la pire erreur de ma vie mais que je vais me rattraper.

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"Tu ne vois pas que cette relation est dangereuse. Tu n'es plus toi même.
_C'est toi qui ne voit rien. Je n'ai jamais été moi. Avant de la connaître je n'avais aucun ami. Je pensais que les gens ne m'aimaient pas parce que je n'étais pas assez bien. Parce que je n'étais pas attachante. Alors j'essayais de changer, d'adapter ma personnalité en fonction des autres. Je n'osais plus être moi même.
Et puis un jour, je l'ai vu. Elle travaillait en tant que serveuse dans un bar. J'ai vu ses cheveux roses, son sourire rassurant. Je me suis installée à une table avec mon livre.
Je l'observais du coin de l'oeil, elle parlait avec les clients. Tout le monde avait l'air de l'apprécier. Je voulais lui parler, mais je n'osais pas ouvrir la bouche. Cette fille m'a rappelé comment j'étais avant l'accident. Je n'étais pas aussi sarcastique et têtue. Je parlais peu. Je n'aurai jamais pensé que ressentir cela me ferai autant de bien. Je me suis sentie vivante. Et bizarrement, c'était plus intense que lorsque je sors le soir. C'était différent. Et, quand elle s'est approchée de moi, qu'elle m'a sourit, j'ai ressenti quelque chose. Quelque chose d'étrange. J'avais envie d'être son amie. Sa meilleure amie. Etre inséparables.
Les semaines ont passé, nous avons appris à nous connaître. Nous sommes devenues très proches. Tu vois, cette fille est mon modèle, mon mentor. J'ai peur de la perdre. J'ai peur de redevenir comme avant. J'ai peur d'être abandonnée.
_C'est cette peur qui te détruit.
_Pourquoi est ce que tu penses que je suis en train de me consumer à petit feu ?
_Tu sors trop, tu fumes trop, tu bois.
_ Et alors ? Je vis.

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"Qu'est ce que tu attends ? Qu'il neige ? "
Je reste plantée là, comme une idiote. Ne sachant que dire et que faire. Dois je lui avouer ma peur de rentrer dans ce logement ?
"c'est comme aller en boîte, m'avait elle dit, sauf que ça se passe dans une maison et que tu connais tout le monde."
Rectification, elle connaît tout le monde.
Tout le monde connaît Sky, la révoltée qui doit son surnom au whisky. Elle est prête à rentrer, dire bonjour à tout le monde entre deux gorgées de vodka. Tandis que moi, la petite Violet, je resterai là, ma clope à la main. Je regarderai les gens passer, danser, courir aux toilettes, s'embrasser ou baiser sur une moitié de table à la vue de tous.
Lorsqu'on est bourré, on se fout de tout.
Cette phrase décrit parfaitement mon amie. Je me demande si elle a choisi l'alcool ou si l'alcool l'a choisi.
L'alcool et Sky. Voilà enfin une histoire d'amour qui dure.
"Houou ! Violet, tu dors ou quoi ? "
Elle rit. Jamais je n'avais entendu un son pareil. Rassurant et étonnamment doux.
Ce rire nous donne envie de se blottir contre elle.
"Tu as peur ? "
Je secoue la tête. Voilà qu'elle se met à rire de plus belle.
"Allez suis moi"
Elle me tend la main, je l'attrape. La serre. Ne la lâche pas. Violet, ne la lâche pas. Si tu la laisse partir, tout ton monde s'écroulera. Cette fille est plus importante que tu ne veux le croire. Violet, tu as enfin trouvé une personne à aimer. Une autre personne que ton frère. Violet, ne l'abandonne pas. Sans elle, ta peur t'anéantira.

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Une promesse. Voilà sur quoi était fondée cette relation. La promesse du "je ne te laisserai jamais tomber". J'ai vu cette relation durer plusieurs années. Je les ai observé du coin de l’œil. Je voulais apprendre à aimer. J'ai appris quelques choses. Rien d'important, jusque ce que tout le monde sait. Je pensais que cette relation durerait toute la vie. A force de la regarder grandir je me sentais un peu concernée par cet amour. J'y étais attachée. Au mois de juillet, ils ont décidé de partir en vacances. Je mentirai si je vous disais que, pendant leur absence, je ne me suis jamais ennuyée, et que l'idée de les rejoindre ne m'avait jamais traversé l'esprit. Je me suis retrouvée dans cette magnifique ville. C'était le soir mais il faisait encore jour, je savais où ils étaient. J'ai traversé cette grande avenue, il y avait de la joie. Des personnes chantaient, d'autres dansaient. La musique résonnait. Je n'ai pas mit longtemps à la trouver. Elle était seule, assise sur la plage. Je mes suis approchée d'elle, l'air de rien. Elle pleurait. Je voulais la prendre dans mes bras, mais tout me prouvait que ce n'était pas mon problème. Je suis retournée vers les gens. Les autres. Ceux qui chantent et qui dansent la nuit. Et puis je l'ai vu. Lui. Une bouteille de vodka à la main. Dansant avec ces garçons, et cette fille. J'ai tout de suite compris.
A ce moment précis, j'ai eu l'impression de tomber dans un gouffre sans fond. Il l'avait trahi. Il nous avait trahi. Il a brisé cette promesse. Cela m'a tellement fait mal...Pourtant, ce n'tait pas mon cœur qu'il venait de briser. Il ne me connaissait pas. J'ai toujours été une ombre. Un fantôme. Je ne suis qu'un fantôme. Je me suis répété cette phrase en boucle, et j'ai enfin compris que tout m'échappait, qu'au final je n'avais rien appris. Je ne savais toujours rien de l'amour. Parce que cette relation ne me concernait pas. Parce que je n'était ni l'être qui aime, ni l''être aimée.

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C'est plus pareil depuis que tu es là. Depuis que tu as décidé de rentrer dans ma vie. Depuis que tu es tombé amoureux de moi. Depuis que j'ai partagé tes sentiments. Car oui, je t'aime. Je sais qu'il t'arrive de douter de mes sentiments, mais laisse moi t'expliquer. Laisse moi te raconter à quel point j'étais perdue dans ce monde sombre. J'étais seule et terrifiée. Les autres me faisaient peur. Je me sentais différente d'eux. Ou peut être que ce n'était qu'une impression. Parce que personne ne me comprenait. Personne ne savait que j'étais blessée, alors ils continuaient à m’envoyer des piques. Au fur et à mesure ces piques sont devenus de plus en plus grands, de plus en plus violents. Mon cœur et mon corps étaient couverts de cicatrices. Ce petit manège a duré quatre ans. Quatre putains d'années à penser que la mort était la seule solution. Et puis tu es arrivé. Lorsque tu m'avais demandé mon numéro je t'avais déjà remarqué, mais je ne pouvais encaisser une nouvelle déception, j'ai donc décidé d'arrêter d'espérer. Je n'ai pas espéré quand les premiers messages sont arrivés, ni quand tu as commencé à mettre des cœurs à la fin des messages. Quand j'ai lu ta déclaration, je n'en revenait pas. Je t'ai demandé une semaine de réflexion pour mettre mes sentiments au clair. En réalité je voulais être sûre que notre relation ne te blesserait pas. Que je ne te blesserai pas.
Je t'ai dévoilé mes sentiments sur un banc, dans le parc en face de l'école primaire. Un chaton nous a rejoint et nous a physiquement rapproché. On a changé. Nous sommes beaucoup plus proches. C'est un très beau progrès. Et, malgré les nuages obscurs, je recommence à croire à nouveau en la vie. Je sais que tu ne me crois pas, mais ça ne fait rien. Cela arrivera un jour. Tu as reconstruit presque tout ce que les autres avaient saccagé. Tu as posé des pansements sur mon cœur mutilé. Tu es tout ce que je pouvais désirer. Tu es réel, pas un vulgaire rêve. Je peux te prendre dans mes bras, t'embrasser, entendre ta voix. De jour comme de nuit. Et tu ne sauras jamais à quel point j'aime ça. Tu te souviens d'une question que je t'ai posé ? Je t'ai demandé pourquoi nous ne supportions pas la distance. Peut être parce que notre amour est trop puissant. Je me force à le croire, je préfère cette réponse là aux autres hypothèses que je me suis faite. Je pourrai t'écrire des pages entières sur ce sujet mais je pense que tu as désormais compris.
Je t'aime.

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La déception fait partie de la vie. Nous devons vivre avec. Je sais que cela est tout sauf facile, mais avons nous le choix ? Non, je ne pense pas. Le retour en arrière est impossible. Malgré la place importante que prend la technologie, il n'y a aucun petit bouton rouge qui clignote devant nous. Certaines personnes vivent avec la culpabilité, la honte et la rage que provoque les déceptions, s'en servent pour avancer, progresser. D'autres non. Tout dépend de notre façon de voir les choses, de notre humeur et bien sûr de nos putains de démons qui se font une joie de repasser tous ces échecs, ces déceptions en boucle dans le seul but de nous détruire à petit feu. Peut on être heureux avec nos déceptions, peuvent elles nous rendre plus fort ? Oui. Comment ? Cela fait quatre ans que je cherche et quelque chose me dit que je ne suis pas prête de trouver la formule magique.

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Tu vois tout ça ?
Les regards en coin, les sourires plus ou moins discrets, la complicité...
Ça me manque.
J'avais l'impression qu'il se passait quelque chose. Tu vas me trouver naïve. Tu vas me dire que tout ça existait uniquement dans ma tête.
Alors oui. Sûrement. Peut être.
J'essaie de te dire que je m'attache trop rapidement. Mais toi et moi on sait que ce n'est pas vrai.
On sait tout les deux que j'ai du mal à aimer mais une fois que je ressens quelque chose pour une personne ce sentiment, putain il me lâche pas.
Alors ouais.
Je vais te le dire.
Et t'as intérêt à bien m'écouter parce que je te le dirai pas deux fois.
Je tiens à toi.
Je tiens à toi et je crois qu'il y a un truc qui se passe en moi.
Un truc qui me fait croire que tout nos petits regards et nos petits sourires me montrent qu'une chose entre nous est belle et bien possible.
Je pense que t'as du sentir que, quelque chose en moi, dans ma tête, ne tournait pas rond. Je pense que t'as du sentir que tout allait trop vite.
Et je te comprends. Moi aussi j'ai ressenti ça. Et tu sais quoi ?
J'ai adoré.
J'ai adoré qu'on parte tout les deux en voiture, tranquillement, sans se prendre la tête. Et puis paf! tu as poussé un grand coup d'accélérateur et on a foncé à cheval sur deux routes. Deux sentiments.
Est ce que je t'ai forcé à accélérer ou c'était ta décision ? Je sais pas, et je veux pas le savoir, je veux pas me faire de faux espoirs.
Revenons à notre route. On roulait sereinement sur une petite route de campagne. Tout allait bien.
Et puis, vint la vitesse. Au début j'ai eu des papillons dans le ventre. J'ai senti mon coeur me lâcher puis revenir. Un peu comme si on devalait la première descente d'un manège à sensations.
Je t'ai regardé, un peu apeurée, tu m'as souris, je me suis sentie voler au dessus du sol. J'étais incroyablement bien.
Et puis tu t'es aperçu que tout allait trop bien.
Tu as freiné. Une fois de plus sans prévenir.
Tu t'es arrêté à temps.
Sauf que moi, le mur de l'amour en briques roses, je l'avais pas vu. Je me suis écrasée dessus.

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