Metalicorne

Je l'ai connu, il y a un temps. Je suis passée par de nombreuses phases, et parfois certaines reviennent même en arrière pensée.

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Quand j'ai découvert mon état, j'ai eu une période où j'ai été en quelque sortes soulagée, il y avait une justiifcation à mon état et ce décalage que je ressentais sans pouvoir l'expliquer. Comme si soudainemen j'avais mis des lunettes, en quelques sortes. Tout ce qui me donnait mon mal-être depuis très jeune avait une raison, une explication, je pouvais mettre un mot dessus et j'ai compris.

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Puis au bout de quelques temps, la réalité reprend le dessus. Savoir "pourquoi" je suis mal, c'est une chose, et c'est dejà un début, mais ça ne fait pas tout. Ca n'a rien changé à mon décalage, j'avais simplement l'incomprehension en moins, et pendant longtemps ça a eu un aspect négatif sur ma vie, comme si c'était la fatalité. Je suis mal parce que je suis comme ça, je suis destinée à être mal toute ma vie, c'est comme ça, c'est écrit. J'aurais préféré ne jamais savoir, j'aurais préféré rester dans l'incomprehension et continuer à essayer de rentrer dans le moule et être normale, j'aurai ragé de ne pas comprendre le pourquoi du comment mais j'aurais au moins essayé d'y changer quelque chose. J'ai eu l'impression de subir ma vie dans cette période. C'est une période qui m'a rendue très cynique, j'avais des pensées très noires sur le monde, sur les gens, sur la vie.

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Après quelques années, les événements dans ma vie ont fait que ma mentalité a évolué, et j'ai décidé de reprendre ma vie en main, en acceptant ce que je suis, en cherchant tous les aspects positifs. C'est très compliqué à gérer, mais je me suis dit que ça viendrait avec l'expérience avec le temps, donc je me suis lancée, et je me vois évoluer dans quelque chose qui ressemble à du positif. J'ai toujours mes travers, j'ai toujours des pensées, ou même des réactions et émotions démesurées qui parfois me font peur, mais je me rappelle que je réagis comme ça parce que je suis différente et que c'est normal. C'est très flagrant quand il s'agit de colère et de rage. Je suis de nature très calme et posée, à l'origine, mais lorsque quelque chose m'énerve, c'est démesurée, je suis enragée, et je vais en faire des insomnies pour préparer mentalement la destruction de la vie d'une personne pendant des heures. Evidemment, je n'en fais rien, et quelques jours après c'est totalement passé, et je suis tout à fait calme.

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Quoi qu'il en soit, je suis aujourd'hui persuadée qu'il ne faut surtout pas être dans le déni de ce qu'on est. Ce serait encore pire que de l'accepter avec toutes les contraintes que ça implique. A mon sens ce serait presque dévastateur, puisque ce serait comme jouer un jeu sans en connaitre les règles. Le jeu se termine et on est totalement passé à côté, quand bien même on aurait essayé de copier les autres joueurs pour jouer aussi.

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Mon plus grand défi quand je réponds à une question sur la surdouance, c'est de ne pas paraître pédante.

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La surdouance, selon le bien pensant, c'est avoir un QI plus élevé, et donc être plus intelligent. Autant, cette définition est correcte, dans un sens, mais totalement mal interprêtée. Etre surdoué c'est avant tout une façon d'être intelligent, en fait. C'est une sorte de mode atypique de fonctionnement intellectuel. En soi, il ne s'agit pas d'être quantitativement plus intelligent, c'est plutôt avoir une intelligence qualitativement différente (et pas forcément meilleure), suffisemment pour être singulière en tous cas.

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Etre surdoué, on pense souvent que c'est être "plus intelligent", on pense que ce sont des gens pour qui tout réussit, pour qui tout est plus facile, alors que c'est loin d'être la réalité. C'est une intelligence décalée, en quelques sortes, et si pour certain il est facile de s'adapter au monde, pour d'autres, c'est carrément l'inverse, puisque leur façon de penser ne s'accorde pas au monde dans lequel nous vivons. C'est d'ailleurs flagrant dans la scolarité, une partie non négligeable d'enfants surdoués décrochent à l'école et se retrouvent avec des bulletins catastrophiques. Ils ne sont donc pas "plus intelligents". C'est différent.

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D'ailleurs, je parle d'intellect, mais la surdouance va bien au dela, et a une part importante aussi dans l'affectif. C'est d'ailleurs pour ça qu'on ne parle pas tant que ca de "surdoué" mais de "hauts potentiel". Puisqu'il n'est pas toujours question de douance, qu'il est aussi question de ressenti. Et également parce que "surdoué" implique le "meilleur que" tandis que "haut potentiel" indique un potentiel fort mais pas forcément exploité.

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Pout en revenir à l'affectif, c'est un sujet de la haute potentialité qui n'est que trop rarement abordé et qui pourtant est tout aussi présent et important (et potentiellement handicapant) que l'intellect. En soi, être surdoué c'est ni une benediction des dieux, ni une intelligence enviable. C'est une personnalité singulière aux multiples ressources intellectuelles et affectives qui ne peut être bénéfique que si elle est comprise et reconnue. C'est à dire que c'est en ignorant l'existance de ce décalage qu'est la surdouance, on prend le risque de passer à coté de soi meme, avec un profond sentiment de vide tout au long de sa vie.

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Et en j'ai pas vraiment la place d'écrire un pamphlet ici malheureusement, je pourrais en écrire des tartines.

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