.Quentin.

Merci pour hier soir. Merci beaucoup pour ce que tu as fait pour moi.
Tu as su déceler les légers tremblements de mes mains, les frissons de mon corps, la douleur dans ma voix, et surtout cette goutte de pluie qui est tombée de mes yeux... Et pendant que les enceintes crachaient leur musique, que la foule se mouvait, devant nous, tu m'a pris par la main, m'a enlevé mon verre et tu m'a fait enjamber cette putain de barrière. Et moi, et moi, j'étais tellement ailleurs que je t'ai suivi. Je crois que je t'aurai suivi n'importe où. Là, en contrebas, on c'est assis sur un muret et tu as brisé le silence.
"-Quentin, dis moi, dis moi ce qui va pas, je le vois bien que tu tournes pas rond. J'ai connu ça aussi.
-Rien je te dis. Je suis juste un peu fatigué, ça va passer. Viens on retourne danser.
-Arrête de te mentir à toi même. Tu sais aussi bien que moi que c'est faux. Moi je sais ce qui te tracasse. Et faut que tu me le dises, faut que ça sorte au sinon tu t'en sortira jamais.
-Je.. Je suis juste fatigué. Je... J'ai peur. J'ai peur pour l'année prochaine, mes putains d'études, j'ai peur de me fracasser contre un mur et de ne pas y arriver. Et les amours, putain je sais plus où j'en suis, je sais pas ce que je veux. Enfin je sais, mais je peux pas l'accepter. J'ai pas les épaules pour porter ça. Ça me rend malade, et j'ai pas trouvé de cachet pour faire passer ça. Le comble quand on veut faire médecine hein. Je trouverai jamais jamais quelqu'un. J'veux pas l'impossible. Seulement serrer quelqu'un dans mes bras, et glisser cette phrase au creux de ses lèvres. "Embrasse moi encore une fois."
-C'est tout ? Et l'autre, tu y penses encore ?
-Non, enfin oui, mais j'essaye de l'oublier dans la mesure du possible. Mais c'est comme essayer de mettre un pansement sur des cicatrices qu'on réouvre chaque jour. Non, mais c'est déjà beaucoup. Je peut pas en dire plus, pas maintenant. Je suis pas prêt. Et puis je veut pas te gâcher ta soirée. Aller viens on se lève et on va danser.
-T'inquiète pas ils me l'ont déjà gâchée ma soirée les autres cons de tout à l'heure.
Mais tu sais Quentin, faut pas que tu te prennes la tête pour des choses comme ça. Tu la trouvera la personne qu'il te faut. Et si c'est pas la bonne, et bah tu en trouvera une autre. Regarde, moi j'ai 20ans, et j'ai juste cette relation avec l'autre, qui me bouffe, qui me consomme intégralement. Aime une personne. Rien d'autre. Et fait les choses simplement.
-Je sais pas faire ça. Je sais pas faire les choses simplement. Faut toujours que je me prennes la tête pour tout et n'importe quoi. J'y arriverai pas. Mais merci. Merci d'être là pour moi et merci de m'avoir fait parler, ça ma fait du bien.
-Mais tu m'as pas tout dis, dis moi tout s'il te plait.
-Non. Mais merci, aller viens on va danser, j'aime bien cette musique, et puis... Et puis il est là bas l'autre con avec ses cheveux bruns, son t-shirt blanc et son regard fuyant."

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